Les motards Philippe Domet et ses deux fils Bertrand et
Arnaud ont réussi une belle performance familiale en terminant tous les
trois le Dakar, à Buenos Aires. Au guidon de leur Yamaha 450cc
identique, les trois Normands ont fini 83e(Bertrand), 84e (Philippe) et
85e (Arnaud) d’une course qu’ils ont disputée ensemble de bout en bout,
comme ils se l’étaient promis au départ de Buenos Aires, le 3 janvier.Ils l'ont fait...Philippe Domet : « Boucler la course avec mes deux garçons »
« Je suis un pur amateur. Je cours avec mes enfants. » Philippe Domet n’est pas du genre compétiteur. En revanche il aime s’accrocher. Son premier Dakar, en 1994, s’était terminé à l’entrée de la Mauritanie, à mi-parcours, sur une chute. Il est revenu l’année suivante pour ne pas rester sur un échec, terminant 16ème au général et second de la catégorie marathon. « Cette année-là, il y avait 100 motos au départ et 25 seulement à l’arrivée. » Tenace donc, mais pas attiré par les sirènes du classement, Philippe Domet revient sur le Dakar, 15 ans plus tard, avec un projet décoiffant : « Boucler la course avec mes deux garçons, Arnaud et Bertrand. » Le projet est né au long de leurs nombreuses sorties sur les circuits d’enduro, parce que le Dakar reste le Dakar et qu’il fait toujours autant rêver. « Durant toute ces années, janvier c’était de toute façon le mois du Dakar que je suivais à la télévision, confie Philippe. Nous avons décidé du projet de faire la course ensemble avec l’intérêt supplémentaire que constitue le fait de ne pas connaître l’Amérique du Sud. » Le but de cette équipée collective, pour ces sportifs de tous les jours, est bien sûr de boucler l’aventure : « Ce sera une course d’équipe, car j’ai aussi une responsabilité de père de famille ». Bien préparé physiquement, Philippe et ses deux garçons s’embarquent dans le plus pur esprit de l’aventure : « Nous pouvons nous débrouiller en mécanique et nous n’aurons que la malle moto et l’aide, quand il le pourra, de Franck Helder, le mécanicien de David Frétigné. »
Voilà des années qu’ils en rêvaient. Mais cette fois, le rêve est
devenu réalité puisque Bertrand (25 ans) et Arnaud (24 ans) entoureront
sur le Dakar leur père, Philippe (50 ans), chef d’entreprise
agroalimentaire. « Papa y avait déjà participé il y a treize ans,
confie Bertrand. Depuis, nous nous étions mis en tête de le faire avec
lui, d’autant qu’il nous a communiqué le virus de la moto.
Et cela fait maintenant longtemps que nous sommes des passionnés. »
« Notre objectif est de rallier l’arrivée tous les trois »
Ainsi, après avoir longtemps patienté, et leurs études étant
enfin achevées, Bertrand et Arnaud se sont dit qu’il était temps « de
tenter l’aventure ». En quelques semaines, une fois la décision prise,
ils ont acheté « leurs motos en kit » et préparé leur périple en
Amérique du Sud. « Nous ferons la course sans assistance, lance encore
Bertrand. Toutefois, nous aurons accès au camion d’assistance de la
marque. » Tous trois juchés sur leur Yamaha 450, le père et ses deux
fils s’appliqueront « à rouler ensemble car notre objectif est de
rallier l’arrivée tous les trois. La place importera peu. Mais ce n’est
déjà pas évident ». Car le périple s’avère très long et la difficulté
est d’autant plus corsée que personne n’a de véritables renseignements
sur cette épreuve qui se jouera sur de nouveaux terrains de jeu.
Au-delà de la participation du père au Dakar voilà une décennie, toute
la famille participe au Championnat de Normandie d’enduro, « pendant
lequel on ne s’attend pas ». L’occasion de s’entraîner à franchir tous
les pièges en Argentine et au Chili. « Il y aura donc une caravane
Domet sur ce Dakar, auquel nous aurions de toute façon participé s’il
s’était déroulé en Afrique. »
Les Domet père et fils sont fin prêts à vivre pleinement cette aventure
humaine, à venir à bout des éventuelles galères et à réaliser leur rêve
commun. « Nous sommes déjà hyper proches, on ne le sera donc pas plus
après, quoi qu’il advienne. »
Naviguant entre joie et déception, David Casteu commence à
faire le bilan de son Dakar 2009 très mouvementé. Inespérée au soir de
la 1ère étape, sa quatrième place vaut presque un podium. "C’estun peu difficile de faire 4 sachant que tu viens pour gagner, concède le pilote Vectra. C’est la place du perdant. Quand tu as fait deuxième du Dakar, tu ne vises pas autre chose que la victoire. Tu sais que tu peux le faire. Mais, au final, repartir avec toutes les galères que
j’ai eu pendant deux semaines et finir quatrième, c’est super ! Devant,
ils n’avaient pas le droit à l’erreur car ils savent que Casteu est là.
Je suis régulier et ça permet de mettre la pression".
Sur cette dernière étape entre Cordoba et Buenos Aires, pas grand
chose à dire si ce n’est évoquer la grande foule sur les routes. "Il y
avait encore du public de partout, c’était vraiment incroyable, raconte
le Niçois. J’ai dû passer pas mal de fois à la télé ici parce que les
gens connaissaient mon nom, me le criaient au bord de la piste. Ca fait
drôle et je pense que c’est vraiment à vivre." L’affluence au bord des
route est avec les paysages le gros point positif de cette édition
selon le motard. "Le public, la fête, c’était énorme. Si, on ne revient
pas, il vont être déçu."